Parcours des 4 seuils, En-Calcat, 2014-2016
Quelques témoignages d’animatrice et de participant à ce parcours de 4 seuils, effectué à l’Abbaye bénédictine d’En-Calcat, dans le Tarn.
Témoignage de Chantal Dassié, animatrice
Une expérience nourrissante
Depuis vingt ans, les moines de l’Abbaye bénédictine d’En-Calcat, dans le Tarn, ont accueilli Mess’aje, cinq fois, pour le parcours de base.
A chaque fois, de six mois en six mois, nous avons parcouru les quatre seuils. Le dernier s’est terminé en mai 2016.
C’est une expérience précieuse de vivre ce cheminement biblique, au creux de l’écrin de la prière et de l’amitié des moines, discrets et fraternels.
La co-animation avec Martine Lucas de Vendée, a été vécue comme une richesse par le groupe, chacune apportant son charisme et soutenant l’autre.
Le groupe des 16 à 18 participants a été relativement stable, venant pourtant d’horizons divers : Alpes maritimes, Aix, Marseille, Hérault, Dordogne, Vendée, et même de Pologne… chrétiens engagés, recommençants, étant passés par le bouddhisme, l’ésotérisme, personnes en recherche, certains avec un petit bagage intellectuel, des musiciens de l’orchestre de Montpellier…chacun portant l’autre dans sa quête.
C’est assez « sportif » bien sûr, de caser les rencontres entre les offices, mais nous avons aussi profité des soirées pour célébrer, partager, nous détendre…
A la dernière session, nous avons eu la joie de partager l’hôtellerie avec des membres de l’association « Aux captifs la libération», SDF venus de Paris : le dernier jour, nous avons chanté et dansé ensemble… Joie des pauvres, joie de Dieu !
Témoignage de Bernadette Puyt, participante
La découverte de Mess’aje s’est faite pour moi par hasard !!! Je crois plutôt que c’est la Providence.
La Communauté de Vie Chrétienne (CVX) m’a demandé de me former à l’accompagnement spirituel. J’ai donc suivi plusieurs sessions, week-end et je commence sur le terrain à accompagner des haltes spirituelles, des retraites d’entrée dans les Exercices spirituels… tout cela avec l’appui d’une supervision.Je suis heureuse de tout ce que je découvre mais ma connaissance des Ecritures me semble bien pauvre. C’est là que sur mon chemin s’est présenté la formation Mess’Aje avec ses quatre seuils : Exode / Exil / Jésus / Eglise.
J’ai eu la possibilité de faire le parcours sur deux ans : une semaine en début d’année scolaire et l’autre en fin d’année. De plus nous étions accueillis par les moines d’En-Calcat.
Ce qui m’a réjoui, c’est la présence d’un public varié ; j’ai rencontré certaines personnes qui ne vont pas à la messe tous les dimanches, d’autres qui ne sont pas dans les « clous » vis-à-vis de l’Eglise, d’autres avec des responsabilités dans l’Eglise. Mais toutes avaient soif de Dieu.
Mess’Aje m’a permis de découvrir un peu la Bible, je crois que pour moi ce ne sera jamais terminé. Cette découverte me semble inépuisable, mais maintenant je n’ai plus peur d’ouvrir l’Ancien Testament. Je perçois la manière dont les livres ont été écrits : la tradition orale puis l’écriture, postérieure aux faits.
Grâce aux montages, j’entrevois « le climat » de l’époque. Je comprends que Dieu parle à son peuple à un moment donné en utilisant les mots que le cœur du peuple peut comprendre à ce moment là. J’ai pu préciser les faits historiques décrits dans la bible et ceux qui n’ont pas été confirmés actuellement par l’archéologie.
Je n’ai malheureusement pas retravaillé sérieusement chaque seuil, mais je suis allée rechercher quelques notes pour faire, par exemple, un topo sur les paraboles. J’ai aussi trouvé des éléments sur les sacrements pour l’accompagnement au catéchuménat. J’ai pu préciser la relation à Dieu : Relation de convocation / Relation d’invocation / Relation d’évocation
Mess’aje m’a permis d’entrouvrir la porte de la Bible… je ne sais pas si j’apprivoise la Bible ou si c’est la Bible qui m’apprivoise.
Pour tout cela je peux dire MERCI.
Témoignage de Véronique Engelhard, recommençante, venant de la mouvance bouddhiste
Mess’Aje, c’est une rencontre au niveau du cœur profond. J’ai reçu l’esprit de Mess’Aje comme un habit qui me va sur mesure, touchée dans la géologie de mon être, là où l’on entend l’appel. La pédagogie de Mess’Aje, à l’image de celle de Dieu pour son peuple m’a éblouie, et j’ai vécu ce que cette expression veut dire : « une parole vivante qui nous rejoint et qui prend chair en nous »….par l’étude et la contemplation.
Comme Dieu, qui parle au cœur de son peuple, la portée artistique de l’entrée « audio-visuelle, esthétique » me dilate et ouvre ma perception. L’essentiel y est déjà présent (le sensible, la poésie mystique, la beauté, la tendresse). L’amour et la foi qui y rayonnent entrent en résonance avec ma foi, la réveillant, la confirmant.
Alors vient l’étude, l’entrée « Bible-Histoire et relecture de foi », apportant la lumière de la connaissance, « et la Parole prend chair en nous ». En fidélité à l’appel entendu, je peux discerner et construire ma foi…..et c’est la réponse du peuple de d’Israël à son Dieu ; se souvenir des bienfaits du Seigneur pour construire avec Lui, pour durer…
Durer et demeurer dans la prière. L’entrée « prière », intégration nécessaire où mon enthousiasme se mesure au silence, à l’intériorité. L’expérience est parfois suave, souvent aride. Alors mon histoire rejoint celle du peuple de Dieu et c’est une longue marche….dans la joie, dans les larmes, mais c’est mon chemin de vérité.
Oui c’est bien de moi et à moi que parle cette Histoire d’amour. C’est bien de l’amour que je reçois et ressens dans la catéchèse de Mess’Aje et parfois une jubilation à comprendre, ou plutôt, à pénétrer dans l’étude de la Révélation, de l’histoire de la foi, comme on pénètre dans un pays (qui deviendra mon pays) que je ne finirai pas d’explorer, m’y laissant transformer.
Pour mon esprit, enclin à douter et à s’interroger continuellement, la rencontre avec Mess’Aje agit comme un miroir réfléchissant mon désir profond et me donnant les outils pour structurer et enraciner ma foi sur le terreau d’une tradition belle et authentique : ma tradition.
Mon besoin de vérité est nourri, mais je comprends alors que la porte d’entrée est l’amour, empreinte de Dieu dans le cœur humain.
Au fur et à mesure de l’étude (croisant histoire, exégèse, théologie,) se vérifient en moi la cohérence, la profondeur du Message, dans un échange et un enrichissement permanent entre foi et étude. Dans cette communion, mon esprit s’ouvre au mystère, me rejoignant dans les profondeurs de ma psychologie, y révélant de nouvelles dimensions de perceptions.
La confiance est trouvée, reçue. Et c’est la grâce de Mess’Aje de donner tout cela en même temps !